L'affaire Klapahouk (retour au sommaire)





Le 30-10-1973, l’Union écrit :

Un différend sérieux oppose un médecin-chef de l’hôpital psychiatrique de Saint-Dizier au personnel de son service et à la direction de l’établissement.

Par une récente et très longue lettre, adressée à M. Michel Poniatowski, ministre de la Santé publique, le docteur Klapahouk, médecin-chef de l’hôpital psychiatrique, met en cause, et d’une manière très directe et très violente, le fonctionnement de l’établissement où il exerce.

Le docteur Klapahouk indique “ que cet établissement est couvert de dettes depuis des années du fait de l’insouciance des autorités de tutelle ”. Il réclame la modification des structures de son service, la destruction de trois pavillons. Il dénonce les risques d’incendie, l’utilisation abusive de tranquilisants. Il parle “ de l’hostilité des médecins à l’égard de l’hôpital psychiatrique ” et met en cause la qualité du travail du personnel de son service.

Saisi très rapidement de cette affaire, la Direction départe-mentale de l’Action sanitaire et sociale a annoncé qu’une inspection générale aurait lieu très prochainement. La D.D.A.S.S. tient aussi à minimiser l’inquiétude des famiIles en confirmant la surveillance médicale du service assurée par les trois autres médecins-chefs.

L’inspection générale permettra de mettre au grand jour les problèmes réels de l’hôpital psychiatrique de Saint-Dizier, problèmes que personne ne mésestime. De son côté, le personnel en grève du service du docteur Klapahouk répond “aux propos calomnieux et mensongers du docteur Klapahouk”, déclarant notamment :

“ Depuis 14 mois, le docteur Klapahouk est en fonction au service C (secteur de Saint-Dizier). La situation se dégradant de jour en jour, est devenue insoutenable tant pour les soignés que pour le personnel soignant. En conséquence, une grève illimitée a été déclenchée depuis le 15 octobre par l’immense majorité du personnel et se poursuivra jusqu’à satisfaction complète. ”

La réponse est ainsi rédigée :

“ 1° Aucune coopération avec les équipes soignantes.

- Tout est imposé au personnel soignant et aucune remarque de sa part n’est acceptée malgré les nécessités thérapeutiques .

- Pas de visite dans les pavillons depuis plusieurs mois, les malades n’étant visités que par l’interne.

- Contradictions flagrantes dans l’attitude du médecin ; c’est ainsi que toute idée d’un soignant valable un jour ne l’est plus le lendemain.

- Menaces, sanctions, impolitesses, voire injures à l’encontre du personnel qu’il méprise, ce qui est loin de faciliter le travail.

- Le personnel n’est pas rétrograde, comme le prétend le médecin-chef, puisque celui-ci, restant confiné dans son bureau, les soignants n’ont alors que leur compétence personnelle et l’interne pour remplir leurs fonctions.

2° Relations avec les familles.

- Il est prouvé que la plupart de ces familles ne veulent plus voir le médecin-chef et refusent même de se rendre à son bureau tout en y étant convoquées ; certaines personnes sortent du bureau en pleurs et posent la question suivante :

“ Quel est donc ce médecin-chef ?”

3° Hospitalisation.

- Depuis plusieurs mois, de nombreuses personnes du secteur de Saint-Dizier devant se faire hospitaliser et se présentant au bureau des entrées, refusent catégoriquement d’être soignées par le docteur Klapahouk. Pourquoi ?

- Il est certain, d’autre part, que des habitants de Saint-Dizier reçoivent des soins dans les secteurs de Chaumont et de Langres (secteurs attachés à l’hôpital psychiatrique) ainsi que dans d’autres hôpitaux de la région. Pourquoi ?

4° Moyen de contention.

“ Le personnel du service C en grève apporte un démenti formel quant aux moyens de contention invoqués par le docteur Klapahouk et affirme que ses propos sont pure invention et calomnie.

Quant au “ passage à tabac ”, en aucun cas il n’est le fait du personnel vis-à-vis des hospitalisés, mais ce personnel subit souvent des vexations de la part de son médecin-chef. ”

5° Conclusions.

“ Cette première mise au point, qui n’est qu’un minimum, sera suivie de beaucoup d’autres si le conflit en cours ne devait pas trouver une solution immédiate. Il est vivement souhaitable que l’inspection genérale annoncée par M. le directeur départemental de l’Action sanitaire et sociale intervienne très rapidement et le personnel sera à sa disposition pour lui donner toutes les informations qu’elle jugerait utiles. “ II est à préciser que les soins sont assurés aux malades qui sont confiés au service C, en collaboration avec le seul interne dudit service qui assume normalement ses fonctions. En dernière analyse, nous souhaitons que l’action entreprise soit bienfaisante pour les hospitalisés et pour leurs familles ”.”





Remous à l'hôpital psychiatrique.


Les petits chefs.


Le vent nouveau jette la panique.


La grève à l'hôpital psychiatrique.


Pouvoir et pratique psychanalytique de 1963 à 1972.


Lettre ouverte à Mr Poniatowski.


Le personnel de l'hôpital psychiatrique maintient son action et conteste les propos de son médecin-chef.


De septembre 1972 à octobre 1973.


Un inspecteur général de la Santé Publique enquête à Saint-Dizier


De la pratique infirmière.


Ce monde trop caché de la folie.


La sectorisation: La sectorisation psychiatrique évoquée au Conseil général.


Hôpital psychaitrique: le Docteur Klapahouk suspendu de ses fonctions.

Dossier de presse

Dans le Monde du 15-11-1973, Francis Cornu présente sous le titre “ Des infirmiers qui ne croient pas à la psychiatrie, une synthèse du conflit qui opposa le médecin-chef au personnel de son service. Nous ne reproduisons pas cet article et préférons restituer l’intégralité des articles de presse locaux qui introduisent mieux, dans leur succession insistante, au vécu du conflit marqué par ses inquiétudes et ses non-dits.





























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Un différend sérieux oppose un médecin-chef de l'hôpital psychiatrique de Saint-Dizier au personnel de son service et à la direction de l'établissement.


Un médecin-chef de l'hôpital psychiatrique de Saint-Dizier viole le secret professionel


Le docteur Klapahouk, médecin-chef de l'hôpital psychiatrique départemental est suspendu de ses fonctions.


L'affaire de l'hôpital psychiatrique: le C.G.T. Précise sa position. Et quelques précisions.