Contexte.La Haute-Marne, pays de vieille tradition métallurgique, sétend en bordure orientale du Bassin parisien, et Saint-Dizier, au nord du département, est situé au croisement de la Marne avec laxe Paris/Alsace. La ville a vu sa population doubler depuis la fin de la guerre pour atteindre actuellement plus de 40000 habitants ; elle laisse loin derrière elle la préfecture, Chaumont, et plus au sud, la troisième ville du département, Langres. Pôle de croissance industriel de la région qui a drainé les populations dun arrière-pays à dominante agricole, larrondissement de Saint-Dizier vit depuis 1945 au rythme dune alternance politique entre le pouvoir des notables sous diverses étiquettes et une Gauche au sein de laquelle le P.C. est hégémonique. Aux dernières élections, Saint-Dizier sest donné une municipalité Unité de la Gauche (PC, PS, PSIJ) avec à sa tête Marius Cartier, conseiller général communiste, ancien député. Ce contexte politique est important pour laffaire qui nous occupe. En effet, dès 1969, à la suite dune séance du Conseil général consacrée à la situation de crise de lH.P., Marius Cartier, alors conseiller général de Saint-Dizier, fut débouté par ses pairs de tout droit de regard sur létablissement. Aujourdhui encore, bien que Cartier soit devenu maire de la ville, le rapport des forces au sein du Conseil général fait que lH.P. reste hors du contrôle de la majorité de gauche (chasse gardée des notables de la municipalité) et demeure une chasse gardée des notables auquels les articles de presse qui suivent font parfois allusion avec prudence.
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Laffaire Klapahouk Laffaire Klapahouk, du nom de ce médecin-chef de lhôpital psychiatrique André Breton, qui a cristallisé autour des pratiques et de lesprit de son travail lopposition des équipes soignantes. Expérience décisive, ouvrant la voie aux grandes réformes de lhôpital, laffaire fera grand bruit. Larticle de Jean-Claude Girardin, Jacques Mimran, Helène Deville, Psychiatrie à Saint-Dizier, publié dans Les Temps Modernes en Juillet 1974 latteste : Psychiatrie à Saint-Dizier Plusieurs incidents, révélés, par la presse, ont attiré récemment lattention du grand public sur le monde clos des hôpitaux psychiatriques. Après lécole et les prisons, la machinerie asilaire semble à son tour craquer de lintérieur : témoignage dun médecin, Madame Tixer, sur les conditions de vie et de travail à lH.P. de Châlon-sur-Marne (décès dune internée à lH.P. de Saint Jean-Bonnefonds, Loire) ; tentatives diverses dinternements arbitraires, etc. Les signes avant-coureurs dune crise de linstitution psychiatrique se multiplient et dénoncent le caractère archaïque de la structure asilaire. La suspension avec traitement dun médecin-chef de lH.P. de Saint-Dizier, le docteur Klapahouk, boycotté par la majorité des infirmiers de son service, est-elle dans ces conditions de crise larvée autre chose quune réponse conservatrice de ladministration destinée moins à sanctionner les faux pas dun fonctionnaire quà masquer la réalité du fonctionnement dune institution quune complicité générale sattache à laisser dans lombre ? |
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Dossier de presse Dans le Monde du 15-11-1973, Francis Cornu présente sous le titre Des infirmiers qui ne croient pas à la psychiatrie, une synthèse du conflit qui opposa le médecin-chef au personnel de son service. Nous ne reproduisons pas cet article et préférons restituer lintégralité des articles de presse locaux qui introduisent mieux, dans leur succession insistante, au vécu du conflit marqué par ses inquiétudes et ses non-dits.
Reprendre la lecture d'André Breton. |
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