Entretiens avec le personnel soignant. Jaqueline Collet. Florence Perchet. Denise Hanser. Alain Tamisier. Robert Camus. Blanche Janet. Antoine Bounader. Louisette Meier. Daniel Laage. Michel Mori. Sylvie Petit. Claude Lafarge.
Reprendre la lecture d'André Breton à Saint-Dizier. |
Sylvie Petit Son parcours de psychologue Sylvie Petit : Jai postulé sur le secteur de Saint-Dizier. Lorientation du chef de service était lécoute du patient. La fonction du psychologue est découter le patient, de lécouter dans sa souffrance et dans ce quil vit au quotidien. A partir de 88, je nai pratiquement fait que du C.M.P. Avant, javais fait beaucoup dhospitalier. Fonction du psychologue S.P : Accorder au psychologue la possibilité dêtre un lieu de parole que linstitution ne permet pas forcément. La fonction du psychologue semble être celle-la. Comme si il y avait un discours qui ne pouvait être entendu que hors le champ de linstitution. Parce que cest du sujet dont il sagit. Faire entendre au patient sa propre parole S.P : Ce quil dit ou ce qui est dit, il ne lentend pas. Ce nest pas toujours lui qui parle même si cest sa voix. Il peut aussi parler au nom de quelquun dautre. La fonction du psychologue, cest aussi de lui souligner ce quil dit, de lui renvoyer sous une forme ou sous une autre. A partir de là peut émerger un sens pour le sujet et cest cela qui va le reconstituer. Cest le sens. Ce qui lamène en consultation, cest justement quil est hors sens. Il nest pas hors sujet mais hors sens. Mon travail est quil recouvre et retrouve le sens quil a perdu ou quil na jamais eu. La rencontre S.P : Des critères dévaluation, il ny en a pas. Je crois que cest la rencontre entre le thérapeute et le patient. Il y a rencontre ou il ny a pas rencontre. A partir du moment où il y a rencontre on peut parler de thérapeutique. Reconnaître son désir S.P. : Leur histoire est singulière, leur parole est singulière et la relation est singulière. Le travail du psychologue, cest un travail de singularité. En même temps, il y a presque toujours la même constance. La fracture quon peut voir chez le sujet qui souffre tourne toujours autour de la même chose. Des mêmes choses, pas de la même chose, des mêmes choses cest-à-dire que la problématique du sujet dans ce quil rencontre quand il perd quelque chose ou quil naccède pas à son désir ou quand Si javais un mot à dire, par exemple, sur la dépression qui constitue la majorité des patients qui viennent me consulter, cest que le désir reste en pression. Il y a du désir chez le sujet et il ne sait pas quoi en faire. Il en a peur. Il a mal. Il le crie. Parfois, il en a honte. Cela tourne toujours autour de ça. La pression, il y en a tellement que ça linhibe, quil ne peut pas la dire et quil ne la connaît pas. Il ne la sait pas. Et venir voir le psychologue, cest en savoir un petit peu plus sur ce quon ne veut pas savoir. Malgré soi, parce quil ne vient pas dans ce but là non plus. Enfin, il ne sait pas quil vient dans ce but là. Moi non plus dailleurs. En commençant, je ne sais pas si on arrivera Si cest de cela dont il sagit, est-ce que je suis autorisée à le pousser à reconnaître son désir ? Cela lui appartient. Notre travail est de lui offrir la possibilité et sil la prend, on travaille ensemble. |
|