“ Trinité laïque ”

La ville moderne ne s’est pas construite autour de l’idée de communauté, elle a poussé guidée par l’urgence et la nécessité. Des blocs se juxtaposent ayant pour ressort le travail, l’habitation ou le commerce. Chaque bloc vit replié sur lui-même. Cette logique a transformé le canton, un mot républicain magnifique, en un verbe terrible : se cantonner. La ville moderne est une ville complètement coronarisée.

Dans ce contexte, les créations culturelles ne sont visibles que du lieu qui les a enfantées. Elles ne peuvent pas prendre appui sur ce lieu pour rayonner sur toute la ville car une vraie culture de rivalités obscures les en empêche. Il faut une véritable stratégie pour dépasser cet état d’émiettement.

Un geste culturel ne vaut que s’il acquiert visibilité sur toute la ville.

C’est dans cette définition transversale de l’action culturelle que le geste de chacun prend sens : qu’il écrive, qu’il dessine, qu’il enregistre des sons, qu'il conçoive un site internet, ou qu’il filme. Dès lors l’intervention de chacun prend place.

Nous travaillons à l’intérieur d’une trinité laïque :

La ville. Les habitants. Les créateurs.

C’est dans cet assemblage que naît pour nous l’exigence moderne d’un geste culturel. C’est lorsque les trois pôles sont réunis qu’il y a création. C’est une manière de définir la commande : est-ce la ville, le conseil régional, l’état qui sont les commanditaires ou ne sont-ils que les médiateurs d’une commande qu’il faut valider sur le terrain avec les habitants.

La commande est réalisée quand les habitants deviennent les partenaires visibles de notre travail de création dans des modalités variables.

Stéphane Gatti.

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