...(...)... Des fois c'est plus insupportable, encore, quand c'est à violence et à coups que ça se joue entre le père et l'enfant. Traces du père à même le corps cette fois. Pas seulement la baffe. Pas seulement à main leste et fréquente - ses grosses mains que j'ai tellement goûtées. Mais quand ça semble chavirer en haine :

Les mains de mon père ont servi aussi à frapper ses enfants à l'aide d'un ceinturon lorsqu'on faisait des bêtises.

Il frappait toute ma famille.

On s'arrête. Au bord d'aller trop loin.

Mon père passait son temps à boire et à frapper sur nous, il était très méchant comme il avait bu. Mais un jour je l'ai frappé moi-même car j'en avais marre, voilà l'histoire de mon père.

Fin de l'histoire, on voudrait dire. On devine que plus loin le père n'est plus le père. Et reste le père pourtant.

Il était très gentil comme il dormait, mais c'était rare.

Comme si était ancré quelque part cette envie, ce besoin de sauver malgré tout.

Je pense qu'il a dû être entraîné par des copains, et a commencé à boire.

Comme si cela renvoyait chacun à son propre devenir - de père, d'épouse. Et l'énigme que ça se reproduise.

J'espère qu'un jour ma fille reviendra me voir et me dira : papa je t'aime très fort et je te pardonne ...(...)...

Sylvie Petit.Le père de ChrystelRetour en ville


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