Dans la ville il y a une rue.

...(...)... Mais par où ça commence, le père ?

- La barbe ! La barbe ! dit le choeur des enfants.

La mousse blanche.

Le rasoir.

Mécanique ou électrique.

Le ronron du moteur ou le tranchant du coupe-chou.

Le père, c'est la barbe. Ça commence par là.

L'odeur. Le bruit. Mystère et magie. Rituel que l'enfant ne voit jamais de face. Mais de côté. Repoussé, bien souvent - "Pousse-toi de là". Ou au moins obligé de se faire tout petit. De se taire. Avec l'espoir, pour certains, de la gratification sur le nez d'un peu de mousse blanche. "Allez, file maintenant".

La lame du rasoir inlassablement passée, repassée...

C'était une opération délicate qui occasionnait fréquemment des coupures superficielles...

Pendant ces instants je devais disparaître ou au moins ne pas le distraire...

Quels que soient les détails, le père c'est celui qui se rase le matin.

Ou bien celui qui pique.

De toute façon c'est la barbe, mystère de différence puisqu'on est trop petit. Ou d'un sexe sans barbe.


Donc, pour commencer : grand ballet de rasage. Odeurs de mousses et d'eau de toilette. Des coupures parfois. Des jurons. Des cris.

Après le père s'en va. Le père passe dans l'autre monde qui est le monde du travail ...(...)...


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L'invention du père par les mots ( suite ).

Le père de Suheyla.

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