Le père de Maryline

Dès l'âge de 9 ou 10 ans j'allais à la chasse avec mon père car c'est une passion que je partage avec lui. J'avais toujours hâte de voir arriver les dimanches ou jours fériés car je savais que je n'allais pas m'ennuyer. Voici comment commence une journée de chasse. Le matin de bonne heure, s'il y a beaucoup de kilomètres à faire, un bon déjeuner car on dîne très tard. Ensuite il faut préparer les affaires de chasse pour pique-niquer car la journée est très longue, mettre les chiens dans la voiture car eux ils aboient au moins depuis plus d'une heure car ils sont très intelligents, ils sentent le jour venu, sur la route il faut encore les supporter tout le long du chemin. Lorsque l'on arrive, grande discussion car il faut faire les postes, dire quel gibier ils doivent ou pas tuer selon le sexe, le poids. Quand c'était le début de la période de chasse il y avait encore trop de feuilles alors mon père préférait que je reste à la cabane de chasse avec les autres enfants quand il y en avait et les dames qui accompagnaient leur mari. Quand il y avait moins de feuilles, j'allais à la traque avec mon père, soit je restais à côté de lui, ou je prenais un poste comme les autres. Pour mes petites jambes à l'époque quelques fois cela était très dur, mais quel plaisir ensuite, voilà midi, ouf ! on va pouvoir se reposer et se réchauffer les os. J'adorais cette grande table où nous étions tous autour, chacun sortait de sa musette vin, viande, légumes, fruits, pain, saucisson, pâté, il y avait un vieux fourneau ou chacun faisait chauffer sa gamelle et chacun leur tour ils sortaient une blague. Après un bon repas le café et la goutte car ils disaient que cela leur tenait le corps au chaud, on retournait à la chasse pour une paire d'heures car la nuit tombe vite. Ensuite il faut partir, grande réunion autour des voitures pour savoir qui vient au café pour finir de parler de la journée qui s'est passée, c'est un moment que j'aimais bien, après la grande discussion on dansait.

Pour le partage du gibier, comme mon père était boucher c'était lui qui découpait le gibier, ensuite le président de chasse faisait des petits bouts de papier qu'il mettait dans une casquette et chaque chasseur, chacun leur tour, tirait un morceau où il était inscrit dessus le morceau de viande qui leur revenait. Et avec la tête des sangliers mon père faisait du fromage de tête que les chasseurs se partageaient les jours de chasse avec un bon verre de vin le soir vers 11 h.

Ensuite venait le retour à la maison. Après avoir été boire plusieurs verres, chanté, dansé aussi, il fallait rentrer. Je me souviens d'un dimanche soir bien arrosé, un chasseur qui descendait un escalier a fait une chute et s'est cassé la cheville mais cela n'était pas drôle car nous étions assez loin, nous étions à Gand dans les Vosges, et nous rentrions à pas d'heure alors mon père était fatigué et aussi avait bien bu, cela était même dangereux mais à dix ans on ne se rend pas bien compte du danger, alors mon père me disait de chanter, de lui parler beaucoup pour l'empêcher de s'endormir.


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