Sujet, verbe, complément.



Nous avons demandé aux usagers du Bois l'Abbesse de dialoguer avec andré Breton à travers les kachinas, les esprits des indiens Hopis.





Faire la planche comme Monsieur Teste.Retour en ville.Poursuivre la lecture d'André Breton


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Monsieur Teste


Tout à coup, il se tut. Il souffrit.

J'examinai de nouveau la chambre froide, la nullité du meuble, pour ne pas le regarder. Il prit sa fiole et but. Je me levai pour partir.

« Restez encore, dit-il, vous ne vous ennuyez pas. Je vais me mettre au lit. Dans peu d'instants, je dormirai. Vous prendrez la bougie pour descendre «. Il se dévêtit tranquillement. Son corps sec se baigna dans les draps et fit le mort. Ensuit il se tourna, et s'enfonça davantage dans le lit trop court.

Il me dit en souriant : « Je fais la planche. Je flotte!... Je sens un rouIis imperceptible dessous, - un mouvement immense ? Je dors une heure ou deux tout au pIus, moi qui adore la navigation de la nuit. Souvent je ne distingue plus ma pensée d'avant le sommeil. Je ne sais pas si j'ai dormi. Autrefois, en m'assoupissant, je pensais a tous ceux qui m'avaient fait plaisir, figures, choses, minutes. Je les faisais venir pour que la pensée fût aussi douce que possible, facile comme le lit... Je suis vieux. Je puis vous montrer que je me sens vieux... Rappellez-vous ! Quand on est enfant on se découvre, on découvre lentement l'espace de son corps, on exprime la particularité de son corps par une série d'efforts, je suppose ? On se tord et on se trouve puis on se retrouve, et on s'étonne ! On touche son talon, on saisit son pied droit avec sa main gauche, on obtient le pied froid dans la paume chaude... Maintenant, ie me sais par cœur. Le cœur aussi. Bah toute la terre est marquée, tous les pavillons couvrent tous les territoires... Reste mon lit.

J'aime ce courant de sommeil et de linge : ce linge qui se tend et se plisse, ou se froisse, qui descend sur moi comme du sable, quand je fais le mort, qui se caille autour de moi dans le sommeil... C'est de la mécanique bien complexe. Dans le sens de la trame ou de la chaîne, une déformation trés petite... Ah !»

Il souffrit.


Paul Valéry










Jean-Pierre

Je me bats contre la solitude, je ne supporte pas d’être seul, je suis toujours en train d’inviter à gauche à droite, je demande toujours à quelqu’un de venir. Aujourd’hui, c’est aujourd’hui et demain, ca va être demain, c’est ça la solitude. Je regrette pas d’être dehors, mais être seul, vivre le soir seul, c’est dur et puis il faut s’accrocher et si on ne demande pas à des personnes de venir et de passer la soirée, si on demande pas, on sait que celui qui peut pas supporter d’être seul, il se fera bouffer par la solitude. C’est quoi un rêve, c’est quelque chose de beau, qu’on aimerait bien être, c’est une image, qu’on a dans l’inconscient et puis qui disparaît, une belle image. Pour moi, un rêve c’est le paradis, la tranquillité, être dans une île, en vacances, tout ça ; être loin mais avec du monde autour.»

C.A.T. de l'I.M.E.