Frédéric

“ La nuit, il dort. Rêve ma sœur. Un copain. Il vient. Il a de la moustache. Boulot, ma sœur fait de la peinture, avec elle, j’écoute de la musique à la télé. ”

(Hôpital André Breton )






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Breton et la guerre

C’est une idée admise que le surréalisme est né du choc provoqué par la guerre sur les poètes qui en 1919 se regroupent autour de la revue Littérature et en 1920 adhèrent au mouvement Dada ; dans la négation dadaïste, et plus tard dans les refus surréalistes, se cristalliserait toute la révolte d'êtres jeunes et ardents contre un monde capable d'engendrer un conflit qui par son amplitude et son caractère sanglant en dénonce l'absurdité L'événement aurait ainsi entraîné une réaction quasi immédiate des esprits et des coeurs. Comme toutes les idées reçues, celle-ci renferme sa part de vérité mais rien dans la vie ne chemine aussi directement, aussi simplement. Si la guerre a été pour toute cette génération une implacable éducatrice, divers et accidentés furent les chemins de son enseignement.

Pour Breton, antérieurs à la révolte, il y eut l'écoeurement et le mépris devant l'aveuglement et la sottise. Une lettre qu'il écrit de Lorient à Fraenkel dans la matinée du 3 août, le jour de la déclaration de guerre, montre qu'il sut garder la tête froide et le regard clair au milieu de la fièvre générale :

“ Ici, j'assiste impuissant au plus ridicule enthousiasme belliqueux que j’ai connu (déclarations puérilement chauvines, confiance en soi-même, marseillaises d'ivrognes, etc ). L’arrivée des réservistes et territoriaux après la mobilisation est fort comique. La moitié des hommes environ est ivre pour entrer a la caserne. Je pourrais trop niaisement philosopher. “

Il provoque ainsi une vibrante profession de foi de Fraenkel qui, le 12 août, l'adjure de se passionner pour “le destin de cette aventure “ :

“ Car tu n’ignores pas - on le répète assez - que se prépare à présent la domination de la civilisation ou de la barbarie. Tous croient à la défaite allemande ; il est absolument impossible de se figurer qu'elle vainque une telle coalition. Mais s'il en était ainsi, le monde se transformerait en caserne : il n y aurait plus pour longtemps, ni culture, ni science, ni vie intellectuelle. Aussi me contenterais-je de te faire part de mon profond désir de victoire : l'esprit humain est en jeu. “

La réplique de Breton, le 16 août, est ironique à souhait :

“ Sois assuré que je tiens grand compte de tes arguments belliqueux, tremblant seulement de te voir gagné par la fièvre unanime. ”

Marguerite Bonnet, André Breton, La naissance du mouvement surréaliste (p.44/45.)



FAÇON

L'attachement vous sème en taffetas

broché projets,

sauf où le chatoiement d'ors se complut.

Que juillet, témoin

fou, ne compte le péché

d'au moins ce vieux roman de fillettes qu’on lut[

De fillettes qu'on

brigua

se mouille (Ans, store au point d'oubli), faillant

téter le doux gave,

__Autre volupté quel acte élu t'instaure?__

un avenir, éclatante Cour Batave.

Étiquetant

baume vain l'amour, est-on nanti

de froideur

un fond, plus que d'heures mais, de mois? Elles font de batiste : A jamais ! – L’odeur anéantit tout de même jaloux ce printemps,

Mesdemoiselles.

André Breton in Clair de Terre.