Fernand DelignyRetour en ville.Retour à l'hôpital André Breton






























Le travail de Deligny consistait à ce que les éducateurs notent les déplacements réguliers des enfants autistes. Ils dessinaients ainsi des traces d'erres.



































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Affiche 3 : ENSEIGNER LA GUERRE


En 1917, la Revue pédagogique publie un compte rendu de l'exposition l'Ecole et la guerre organisée à Paris par la ligue de l'enseignement et sous le haut patronnage du ministre de l'Instruction publique, regroupant divers travaux d'élèves, des rapports officiels, des correspondances... Les documents exposés sont commentés.

“On a tracé des cartes en abondance dans les écoles, depuis 1914, surtout des cartes du front. A l'exposition figuraient des cahiers spécialement réservés à ces tracés, dont la collection, œuvres personnelles des élèves, était mieux qu'instructive, précieuse”.

Sur la lecture du communiqué qui s'est répandu dans les classes, “il faut reconnaître que le communiqué quotidien ou bi-quotidien est d'un médiocre intérêt. De loin en loin, à la suite d'opérations décisives, à l'occasion de la carte du front figurée au tableau où elle sollicite constamment le regard de l'élève, il est préférable de lire le communiqué de la veille ou de résumer une série de communiqués antérieurs, de façon à souligner des faits, à accentuer des ensembles. Certains récits de journaux sont de meilleurs matériaux que les communiqués pour l'histoire de la guerre dans l'école”.

Sur le choix des auteurs, il est constaté que “Victor Hugo, Lamartine, Edgar Quinet, Michelet, Corneille, Racine ont été étudiés plus spécialement dans celles de leurs oeuvres qui, en harmonie avec la pensée française de l'heure présente, peuvent exciter l'energie dans l'action, la foi en les destinées de la patrie”.

En janvier 1915, la même Revue pédagogique retranscrit les propos de l'Inspecteur d'académie du Finistère. “Parlez donc à vos élèves de leur devoirs d'enfants, d'écoliers, de petits citoyens, de petits français. Lisez, expliquez, commentez avec eux ces récits qui mettent en scène et en pleine lumière les grandes vertus qui sont plus que jamais de mise, qui sont d'actualité : l'esprit de discipline, l'héroïsme, le mépris de la souffrance et de la mort”.

Pourtant rien n'égale la parole vibrante du soldat-instituteur. Blessé le 9 septembre 1914, M. R. donne un cours de français devant l'Inspecteur qui rapporte : “Corrections et compte-rendus soigneux, minutieux, qui montre en M. R... une bonne volonté, un désir de rendre service vraiment infatigable. Sûrement, il prodique sa peine. C'est par souci de sa santé que je l'engage à se ménager. Pourtant, comment songer à la méthode pédagogique devant ce spectacle admirable : un jeune maître, grand blessé non-guéri, reprenant avec cette ardeur la tâche professionnelle après avoir tant donné de son sang à la patrie ? La leçon qu'il donne ainsi se gravera dans le coeur des plus oublieux des écoliers. ”


La même revue publie en 1915 le programme établi par M. Duval, Inspecteur de l'académie du Finistère.


1ère leçon : L'Europe au début de juillet 1914. Causes de

la guerre. Les ambitions austro-hongroises.

2è leçon : La déclaration de guerre. L'autriche et la Serbie. La mobilisation européenne. Violation de la neutralité du Luxembourg et de la Belgique.

3è leçon : Les désillusions du germanisme. L'Allemagne a voulu la guerre. Premières déceptions : l'Italie reste neutre ; l'Angleterre avec nous ; l'héroïsme des Belges. Tous unis contre les Allemands.

4è leçon : Les opérations militaires. Le plan allemand. La campagne de Belgique. La bataille de Charleroi. La marche sur Paris.

5è leçon : La bataille de la Marne.

6è leçon : Les batailles de l'Aisne, de la Woëvre, de la Picardie et de la Flandre.

7è leçon : Russes contre Austro-Allemands. La mobilisation russe. Les opérations en Galicie, en Prusse orientale, en Pologne.

8è leçon : L'Autriche contre la Serbie et les Monténégrins.

9è leçon : La guerre sur mer. Services rendu par les flottes. La prises des colonies allemandes.

10è leçon : Les atrocités allemandes.

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Pascal

« Je rêve d’habiter avec ma copine, j’attends trois ans, prendre un appart, proche de mes parents, pas tout proche, à 50 mètres, on fait l’amour, un petit bébé, trois filles, mettre des couches et plus tard karaté avec sa mère ou faire du foot avec moi, elles décideront, c’est pas moi qui vais obliger, c’est pas moi qui décide, ce que je sais c'est que je veux pas qu'à la maison on fume, les filles vont pas commencer à 13 ans à fumer, je sais sentir la cigarette, j’suis pas idiot, on verra ça plus tard.

Je suis en guerre contre les arabes ; ils font trop chantier, ils s'amusent à casser tout, les portes, fumer les joints, j’suis pas raciste, à force j’en ai marre, ils viennent me chiner une cigarette, y a pas marqué bureau de tabac sur mon front, j’en ai marre, je suis en guerre contre les flics aussi, ils font rien ici au Vert-Bois, c’est les français qui sont dans le lard, moi j’aime pas la bagarre, j’suis neutre comme les Suisses. J’suis en guerre contre les jeunes qui fument leurs joints jusqu’à 1 heure du matin, que moi le lendemain je travaille, j’ai la tête dans le cul, qui va prendre?, c’est moi, c’est fatiguant le boulot, ils s’en foutent, ils font le bazar, l'autre fois, j’ai pris ma crise, j’ai viré 3, 4 arabes, le lendemain, je l’ai choppé, «quand tu veux, j’te dis», j’ai dit «je t’attends, j’ai pas besoin de 50 bougnoules qui vont me casser les couilles, non il me les faut un par un, pas besoin de fusil, j’vais prendre un couteau de cuisine, vite fait rapide», là j’lui ai montré, il a pas bronché, celui là il faut pas y toucher. Je suis en guerre contre l’Etat aussi. J’ai été viré chez Collet, j’ai touché mon chômage, ma mère m’a mis en handicapé, en AIH, et l’Etat ils m’ont coupé mon chômage, j’ai touché un an, pas deux, ils ont pas droit. »

C.A.T de l'I.M.E.



Les erres de Fernand Deligny.



AGE


Aube, adieu Je sors du bois hanté; j'affronte les routes, croix torrides. Un feuillage bénissant me perd. L'août est sans brèches comme une meule.

Retiens la vue panoramique, hume l'espace et dévide machinalement les fumées.

Je vais m'élire une enceinte précaire: on enjambera s'il faut le buis. La province aux bégonias chauffés caquète, range, Que gentiment s'ameutent les griffons au volant frisé des jupes!

Où la chercher, depuis les fontaines? A tort je me fie à son collier de bulles...

Yeux devant les pois de senteur.


Chemises caillées sur la chaise. Un chapeau de soie inaugure de reflets ma poursuite. Homme... Une glace te venge et vaincu me traite en habit ôté. L'instant revient patiner la chair.

Maisons, je m'affranchis de parois sèches. On secoue ! Un lit tendre est plaisanté de couronnes.

Atteins la poésie accablante des paliers.


In Clair de Terre. André Breton.