Les erres de Fernand Deligny.


On applaudit.

Chaleur des locomitives endimanchées Cache-poussière des prostituées Problème marin lune Méridiens solides ruche Calomel des enfances au théatre Les campagnes bleues Il y a trois habitants Poissons volants amoureux des étoiles Barbe des fleuves langueur Occident Mille sans boussole Les pharmaciens psychologues sont un danger public Rage des manufactures de Chicago Sacre Les hommes aiment la pâleur des animaux.

In Les chaps magnétiques de Philippe Souppault et André Breton.

Poursuivre la lecture d'André Breton.

Retour à l'Hôpital André Breton.

Retour en ville.

Fernand DelignyRetour en ville.Poursuivre la lecture d'André Breton.


Adrien

«Je rêve à la tempête, c'est du vent qui souffle, y a des maisons qui tombent par terre et des arbres. Je suis en guerre, en combat pour l'écriture, à l'école c'est dur, je veux écrire pour que j'entends les mots. ».

C.A.T de l'I.M.E.

L’ écoute et la tranformation de l’asile


Breton et les surréalistes vont être un appui pour les psychiatres et la transformation de la psychiatrie institutionnelle. Pour lutter contre l'inhumanité qui règne dans l'hôpital, il faudra mettre en place, comme l'explique Lucien Bonnafé, une écoute de la maladie et de la souffrance. Les asiles psychiatriques resteront un monde clos, jusqu'à ce que les statuts changent. Les personnes atteintes de pathologies lourdes, les schyzophrènes, les autistes, les trisomiques, etc... vivaient en autarcie économique, dans des bâtiments reclus : l'hôpital était le lieu où l'on plaçait tous les indésirables. Il y a dans l'ancien réfectoire d'un des bâtiments de l'HP de Saint-Dizier, des dessins d'un garçon arrivé à l'âge de 2 ans et demi à l'hôpital. (Le placement d’office, par la famille et les autorités préfectorales existe toujours.) L'asile était aussi cet endroit à l'écart et qui protège, dans des conditions d'inhumanité choquantes. J'ai découvert que les hôpitaux psychiatriques français dans les années 70 étaient des bagnes : les gens vivaient dans des conditions de dégradation infâmante. A Saint-Dizier, il y avait un bâtiment appelé «La fosse aux vipères»où survivaient des vieilles femmes dans un état déplorable, les enfants n'étaient pas séparés des femmes, les hommes travaillaient et le malade assumait la totalité du fonctionnement de l’asile : le nettoyage des salles, des malades, la préparation des repas, l'élevage du bétail pour les nourrir etc... Les infirmiers n'étaient là que pour encadrer cette organisation fermée sur elle-même. Et en même temps, dans les années 68-70, il y avait ces mouvements de l'anti-psychiatrie qui se mettaient en place et vont faire écran sur ce qui se passait réellement dans les hôpitaux psychiatriques. C'est un regard critique qui se posait principalement sur l'exclusion sociale, ce qui mettait à l'écart la souffrance psychiatrique.