Le temps d’une ville (suite) par Michel Seonnet.

Des routiers, des usines, une rivière et son double (le canal) - l’énumération des élèves du Collège de La Noue n’a rien de ces listes dites “à la Prévert”. C’est simplement la prise de conscience d’une ville qui commence (et finit ? ) avec ses voies de transport. Ou plus précisément : par la rencontre de ce qui porte le mouvement et de ce que l’on tire de l’immobilité du sol. De ce qui passe et de ce qui est enfoui.

Le désastre : c’est quand le sol s’épuise et finit par lasser toutes les tentatives de déplacement.


L’eau, le rail, la route. Ou mieux encore : l’eau sauvage, l’eau maîtrisée, le rail, la route. Comme des couches superposées. Couches cinétiques, si l’on veut. Couches des mouvements. Le dernier venu finissant par recouvrir et asphyxier le précédent. Le creusement du canal met fin au transport sur les brèles, ces assemblages de troncs sur lesquels on chargeait le vin ou la fonte. Vient le tour des péniches. Bientôt remplacées par les trains. Eux-mêmes supplantés par le trafic routier. Mais dans tous les cas : c’est une ville que les voies de transport étreignent comme des bras.


Ou coupent en deux comme une lame.

Michel Seonnet.

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Le territoire de Daniel Laage.


Chronique n°2: l'autre ville.

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