Echange d'amour


	Echange d'amour Devant la poste, un jour de la semaine, j’ai rencontré une dame du troisième âge qui demandait aux gens s’ils pouvaient l’aider à retrouver “la nouvelle maison de retraite”. Cette femme était sortie pour acheter du sucre et des bonbons au Monoprix. Elle ne se rappelait plus de son point de départ. La pluie tombait sur elle. Elle avait son sac à main, sa canne et son foulard, elle était sans parapluie et il faisait froid. Alors j’ai ouvert la vitre de ma voiture. Je lui ai demandé si je pouvais l’emmener et si elle me faisait confiance pour monter avec moi, même si j’avais un accent étranger. Donc je l’ai accompagnée devant la maison de retraite. Elle m’a remerciée. Elle m’a suppliée de revenir la voir. Je suis rentrée chez moi avec un bonheur et en même temps une tristesse de voir des mamies jetées sans merci à la fin de leur mission. Une question que je pose : est-ce que je serai comme ça à la fin, un jour ou l’autre ? A ce moment-là j’ai décidé de faire quelque chose. D’aller auprès de la direction de la maison de retraite, voir la direction, afin d’avoir l’autorisation pour rendre visite et aussi inviter Odette chez nous parce que les enfants avaient envie de voir la mamy. Je me rappelle que ma fille Sarah a dit : “Moi aussi j’ai une mamy comme Annabelle ma copine.” La direction était d’accord pour qu’on rende visite à Odette et fasse des sorties mais à des heures précises. “De 13 h 30 à 18 h”. J’ai été malheureuse parce que ma petite famille ne pourra pas avoir une grand-mère à table. Le règlement est loin de nous faire plaisir. De temps en temps je suis allée chercher notre mamy pour qu’elle puisse accompagner les enfants au Parc car elle aime les “petits poussins”, ce sont ses mots. Mais chaque fois que nous l’accompagnons devant la poste-la maison de retraite elle me dit : “Bouchra ne t’absente pas trop, viens me chercher”. Et moi je réponds : “Je ne t’oublierai jamais car on t’aime tous. Je te rapporterai du sucre et des bonbons”. Est-ce que l’échange d’amour dans ce monde est taxé, ou trop cher ? Bouchra Rebbal Matières premières. Retour en ville.

Echange d'amour

Devant la poste, un jour de la semaine, j’ai rencontré une dame du troisième âge qui demandait aux gens s’ils pouvaient l’aider à retrouver “la nouvelle maison de retraite”. Cette femme était sortie pour acheter du sucre et des bonbons au Monoprix. Elle ne se rappelait plus de son point de départ. La pluie tombait sur elle. Elle avait son sac à main, sa canne et son foulard, elle était sans parapluie et il faisait froid.

Alors j’ai ouvert la vitre de ma voiture. Je lui ai demandé si je pouvais l’emmener et si elle me faisait confiance pour monter avec moi, même si j’avais un accent étranger.

Donc je l’ai accompagnée devant la maison de retraite. Elle m’a remerciée. Elle m’a suppliée de revenir la voir.

Je suis rentrée chez moi avec un bonheur et en même temps une tristesse de voir des mamies jetées sans merci à la fin de leur mission.

Une question que je pose : est-ce que je serai comme ça à la fin, un jour ou l’autre ?

A ce moment-là j’ai décidé de faire quelque chose. D’aller auprès de la direction de la maison de retraite, voir la direction, afin d’avoir l’autorisation pour rendre visite et aussi inviter Odette chez nous parce que les enfants avaient envie de voir la mamy.

Je me rappelle que ma fille Sarah a dit : “Moi aussi j’ai une mamy comme Annabelle ma copine.”

La direction était d’accord pour qu’on rende visite à Odette et fasse des sorties mais à des heures précises. “De 13 h 30 à 18 h”.

J’ai été malheureuse parce que ma petite famille ne pourra pas avoir une grand-mère à table.

Le règlement est loin de nous faire plaisir.

De temps en temps je suis allée chercher notre mamy pour qu’elle puisse accompagner les enfants au Parc car elle aime les “petits poussins”, ce sont ses mots. Mais chaque fois que nous l’accompagnons devant la poste-la maison de retraite elle me dit : “Bouchra ne t’absente pas trop, viens me chercher”. Et moi je réponds : “Je ne t’oublierai jamais car on t’aime tous. Je te rapporterai du sucre et des bonbons”.

Est-ce que l’échange d’amour dans ce monde est taxé, ou trop cher ?

Bouchra Rebbal

Matières premières.

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