Sylvie Petit, psychologue.
Elodie
“ Je rêve à la maison, avec un bonhomme, une dame, un garçon, une fille, le chien, une copine, c'est tout. Ils font le ménage, il y a une cabane, un escalier. ”
C.A.T. de l'I.M.E.
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Chroniques de guerre.
René Gouthière, membre de la société des lettres de Saint-Dizier publie en 1921 dans le tome XV des Mémoires de cette société savante un ensemble de chroniques officielles de la guerre qui s’est achevée. Marquées du sceau d’un esprit patriote, elles trahissent la xénophobie à l’oeuvre .
5 janvier 1916 - M. F. Petit, sous-préfet de Wassy, qui a joué dans l'arrondissement un rôle en vue depuis le commencement de la guerre, et notamment à Saint-Dizier pendant les jours troublés de septembre 1914, est nommé secrétaire général de la préfecture de l'Oise.
26 janvier - Les journées se passent sans qu'au point de vue local nous ayons grand'chose à enregistrer. Les soirées elles-mêmes, puisqu'à 9 heures civils et militaires sont rentrés dans leurs cantonnements, ne donnent lieu à aucune remarque : c'est la nuit noire, c'est le silence rompu seulement par la marche lente de la patrouille qui fait sa ronde accoutumée.
Les événements militaires du reste sont dans une période de stagnation depuis la mi-octobre 1915 : il faut réunir en abondance des munitions pour les opérations prochaines.
Le Zeppelin L. Z. 77
La grande ruée de l'ennemi sur Verdun est commencée. L'aviation allemande a recu la permission de lancer des bombes sur les gares voisines du front dans le but de couper les lignes de communication.
Dans la soirée du 21 février, un zeppelin tentait une attaque sur Revigny. ll avait été signalé un peu avant 8 heures du soir par le poste d'écoute de première ligne, en marche de Sainte-Menehould vers le sud.
La nouvelle arrivait ici peu de temps après. Immédiatement la place donnait l'ordre d'éteindre les becs de gaz qui étaient allumés en ville et de fermer les cafés, dont l'éclairage était trop visible à l'extérieur.
Le lendemain, la population avait la joie d'apprendre que, à peine entré dans la zone de défense, le zeppelin avait été vigoureusement pris à partie par nos batteries et nos autos-canons. “ C'est, disaient les journaux, à un auto-canon de la station de Revigny que revient l'honneur d'avoir atteint le dirigeable. Traversé par un obus incendiaire, il prit feu et tomba dans les environs de Brabant-le-Roi. “
23 février - Le feu de l'artillerie ennemie nous a obligés à évacuer Brabant-sur-Meuse : aussi annonce-t-on l'arrivée d'habitants dirigés sur l'arrondissement de Wassy ; leur passage à Saint-Dizier est prévu pour les 24 et 25 février.
3 mars - La ville est autorisée à émettre 230.000 francs de bons à 5.50 d'intérét. Les habitants qui ont prêté de l'argent au moment de la déclaration de guerre seront remboursés avec des valeurs de ce type et bénéficieront des arrérages qu'elle comportent.
III
Je me baignais avec un petit enfant au bord de la mer. Peu après je me trouvai sur la plage en compagnie d'un certain nombre de gens, dont les uns me sont connus, les autres inconnus, quand brusquement l'un des promeneurs nous signala deux oiseaux qui volaient parallèlement à une certaine distance, et qui pouvaient être des mouettes.
Quelqu'un eut aussitôt l'idée de tirer sur ces oiseaux (car nous portions tous des fusils) et l'on put croire que l'un d'eux avait été blessé.
Ils tombèrent en effet assez loin du rivage, et nous attendîmes quelque temps que la vague les apportât.
A mesure qu'ils approchaient, j'observai que ces animaux n'étaient nullement des oiseaux comme je l'avais cru tout d'abord, mais bien plutôt des sortes de vaches ou de chevaux.
L'animal qui, n'était pas blessé soutenait l'autre avec beaucoup d'attendrissement. Quand ils furent à nos pieds, ce dernier expira.
La particularité la plus remarquable que présentait cet animal qui venait de mourir était la différenciation très curieuse de ses yeux.
L'un de ceux-ci, en effet, était complètement terne et assez semblable à une coquille d'oursin, tandis que l'autre était merveilleusement coloré et brillant.
L'animal secourable avait depuis longtemps disparu. C’est alors que M. Roger Lefébure qui, je ne sais, pourquoi, se trouvait parmi nous, s'empara de l'oeil phosphorescent et le prit pour monocle.
Ce que voyant une personne de l'assistance bon de rapporter l'anecdote suivante
Dernièrement, comme à son habitude, M. Poiret dansait devant ses clientes, quand brusquement son monocle tomba par terre et se brisa. M. Eluard, qui se trouvait là, eut l'amabilité de 1ui offrir le sien mais celui-ci subit le même sort.
André Breton in Clair de Terre.