Le paysage de l’Amen


Vivre en tour

Pour les soeurs catholiques de Saint-Dizier, leur charisme, c'est-à-dire leur mission, c'est de vivre dans une tour. L'une d'entre elles est célèbre dans tout le département (soeur Angèle) et vit dans une des tours du Vert-Bois qui est devenue un lieu de discussion, de réunion.

Serrer les rangs

On a vu aussi des jeunes du Vert-Bois qui sont revenus à la religion : ils ont construit une mosquée qui est un espace d'accueil pour cette génération de fils de l'immigration. Nous avons pu entrer et filmer la prière . J’ai été impressionné de voir à quel point la prière est un rituel physique. Elle se fait dans une langue qu'ils ne parlent plus (l'arabe) : c'est une récitation totalement comparable à une récitation de phrases latines. La force de la prière dans la mosquée, c'est d'être un rite du corps : après les saluts et les divers mouvements du corps (s'asseoir, se relever) jusqu'à ce que l'Imam appelle toutes les personnes qui sont éparpillées dans la salle. Son appel crée l'ouma, c'est-à-dire la communauté : tout le monde se lève dans la salle, se serre au centre, en rangs serrés (il ne faut pas qu'il subsiste le moindre trou dans les rangs) : la communauté est là, physiquement. Et la prière consiste à la créer, à l'unir : ce sont des images extrêmement fortes.

Le cimetière juif

A côté de l'histoire de soeur Angèle, de la mosquée, il y a le côté tragique : Saint-Dizier est à la frontière de l'Alsace et de la Lorraine, un endroit où beaucoup de Juifs se sont installés. Toute la communauté juive a été déportée sauf une personne qui a été protégée par des paysans. Cette personne nous a accueillis à la synagogue, sa femme nous a raconté comment se passait la prière pour la communauté juive. Il n’a rien dit jusqu'à ce qu'il nous propose d'aller au cimetière où est regroupée toute la communauté juïve de Saint-Dizier. Là, il a été pris d'une sorte d'euphorie et nous a raconté et nommé chacun des membres de cette communauté. Cela s'est terminé sur la pierre construite pour les déportés d'Auschwitz. Toute sa famille était présente : son père, sa mère, sa sœur.

En abordant la ville à partir du mot Amen, on a recréé une autre circulation bien que nous soyons restés dans le même quartier.












Echange d'amour.Retour à l'hôpital André Breton. Trois fois Amen.Retour en ville.




Hôpital psychiatrique André Breton.

Retour à l'Hôpital André Breton.

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