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Présentation du projet 2002
“ Ouvrier ”, un nom polyphonique
Pourquoi partir du mot “ ouvrier ” pour lancer un projet culturel à Saint-Dizier ? Tout simplement parce que ce mot nous l’avons rencontré à maintes reprises dans nos précédents projets : dans les paroles des habitants dont nous nous faisions l’écho, dans la topographie des lieux dont nous esquissions le relevé. Ainsi à l’occasion du premier projet, “ Pourquoi y a-t-il quelque chose plutôt que rien ? ”, nous avons découvert que la création ex nihilo, en 1952, de “ Saint-Dizier le Neuf ”, l’actuel quartier du Vert-bois (20 000 habitants), trouvait sa nécessité dans un impératif : répondre à l’arrivée massive d’ouvriers immigrés, une main d’œuvre alors indispensable au développement de la métallurgie lourde bragarde. Avec “ A nos pères ”, le dernier projet, nous avons pu constater que rares étaient les enfants et petits-enfants, toutes générations confondues, qui dans leur généalogie n’avaient pas un père, un grand-père ou un arrière-grand-père ouvrier.
A Saint-Dizier le mot “ ouvrier ” est riche de résonances, il renvoie à différents types de réalité : des usines en activité, des friches industrielles, des quartiers construits autour d’anciennes forges (Marnaval, le Clos Mortier), une population ouvrière encore importante, une mémoire familiale et sociale marquée par l’expérience de l’usine. A travers le mot “ ouvrier ”, L’Entre-tenir poursuit donc avec la population de Saint-Dizier l’exploration de l’histoire, de la mémoire, de l’identité de leur ville. Il s’agit toujours de dire, de raconter la ville à partir des perspectives et des supports (vidéo, écriture, arts plastiques…) les plus divers. Raconter pour mieux se projeter dans l’avenir.
Au moment où le groupe ouvrier est devenu invisible dans la société française, où le nom même d’ “ ouvrier ” a quasiment disparu du langage commun pour laisser place à des néologismes comme “ opérateur ”, “ agent de production ” ou “ moniteur ”, Saint-Dizier représente un cas atypique en France. C’est une ville où une forme d’écosystème ouvrier a pu être préservé, où des travailleurs continuent à compléter leurs revenus en coupant du bois dans la forêt toute proche ou en cultivant un potager. C’est une ville où on voit encore de jeunes lycéens du technique fiers de leurs ascendances ouvrières et désireux de travailler le métal. La permanence d’une “ communauté ouvrière ” à Saint-Dizier, une communauté fragile comme toute les communautés civiles, constitue une des hypothèses de travail de cette année.
Hypothèses de travail à partir d’un “ livre rouge ”
Notre “ Livre rouge ”, notre texte de référence pour le projet 2002 sera le chapitre qu’un livre d’école datant de 1957 consacre aux ouvriers. Ce livre de français, à la couverture rouge, intitulé Le livre unique, a été trouvé dans les nouveaux locaux de L’Entre-Tenir : le Pavillon Esquirol, une vieille bâtisse située dans l’enceinte de l’hôpital psychiatrique André Breton. C’est de ce texte trouvé par hasard, dans le renfoncement d’une cage d’escalier, qu’est venue l’inspiration première du projet. C’est un texte magnifique qui présente en quatre leçons, à partir d’extraits de romans et de poésie, d’exercices de grammaire et d’orthographe, de listes de vocabulaire et de définitions, les traits essentiels de l’univers ouvrier :
Pour notre démarche culturelle, chacune de ces “ leçons de choses ” représente une piste de recherche et d’expérimentation, un sorte de thème musical, un motif que l’on peut faire varier à l’infini. “ Fleuret hélicoïdal : longue mèche d’acier utilisée pour percer les trous qui recevront les charges explosives ” (extrait du Livre unique). Une définition comme celle-ci par exemple, par son caractère poétique, peut servir de point de départ à une proposition d’écriture, à une expérience plastique ou à une intervention radiophonique…
Ce qui frappe dans cette manière de présenter à des enfants l’univers industriel, c’est la précision du regard porté sur les lieux où s’activent les ouvriers, sur les outils qu’ils emploient, les machines qu’ils “ servent ”. Il y a là tout un art du détail dont nous aimerions nous inspirer, afin d’esquisser, par petites touches successives et parallèles, les contours d’un “ paysage ouvrier ”.
La mise en œuvre du projet
Le projet 2002 s’organisera autour de plusieurs ateliers impliquant à chaque fois la population de Saint-Dizier. Il y aura deux phases principales :
Festival de films ouvriers
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« Ouvrier » ( un projet de l'association l'Entre-tenir à Saint-Dizier). Les derniers textes et éléments.(Quoi de neuf?). Les hypothèses théoriques et littéraires. Le monument à l'Ouvrier de Martin Bruneau. Les photographies de Paolo Gasparini pour son mur de photos. Contacts ( carnet d'adresses )
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Avant-propos: Ce site est notre site de travail, qui rend compte essentiellement de l'avancement de nos recherches pour le projet « Ouvrier ». Son contenu n'est pas définitif, pas davantage sa forme. Quant au site de l'association l'Entre-tenir à Saint-Dizier, il ouvrira ses portes en septembre 2002. Philippe De Jonckheere, informaticien.
Le programme de "Lire en fête", saison 2002. LIRE Place de la mairie (sous chapiteau) Samedi 19 octobre Dimanche 20 octobre
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En
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